Week end à Lyon AROP

Publié le par Le petit rat

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© Opéra de Lyon

 

 

  Arrivée à Lyon vers 16h, je rate la visite de l'Auditorium. En allant au concert, je n'ai qu'une minute pour croiser Laura Capelle qui file à la première de Millepied. Je retrouve Pink Lady, Joprincesse et E*** pour l'Orotario de Noël de Bach. La salle est pleine de vieillards, heureusement que le Club Junior est là pour baisser la moyenne d'âge. De la première partie, je vous avoue que je n'en ai pas vu grand chose. La fatigue m'attaque et je sombre dans le sommeil. Je ne suis pas la seule ceci dit. Après entracte et bavardages, je suis plus en forme pour la deuxième parti, mais à part quelques jolis passages de choeur, un chef énergique et enthousiaste, on ne peut pas dire que cette musique soit ma tasse de thé.

 

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Je lui ai préféré de loin le restaurant, petit bouchon lyonnais dégoté par Xavier et MArion, nos accompagnateurs de l'Arop. L'ambiance est bonne, on défait et refait les différentes saisons de l'ONP, l'abonnement Arop.

 

Levés de bon matin, nous sommes presque tous au rendez vous pour visiter l'Opéra de Lyon. Pour un compte rendu plus détaillé, relisez l'article que j'avais fait sur le week end d'il y a deux ans. Cette année, la grande salle de danse est accessible et nous pouvons rêver d'une belle diagonale de grands jetés. D'ailleurs le New-York Times a élu cette salle, la plus belle du monde. Ce n'est pas faux, la vue imprenable sur Lyon, la hauteur de la pièce, cela doit vraiment être très agréable de répéter ici. La visite est interrompue par l'arrivée de deux danseurs, que JoPrincesse et moi avons du mal à quitter des yeux.

 

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La suite de la journée continue avec une balade dans Lyon. Le froid nous pousse tout de même assez vite dans un restaurant, épisode assez épique de notre week end. Disons pour la faire courte que nous n'avons pas choisi le meilleur restaurant, et que le service laissait à désirer. Cela nous a bien fait rire donc c'est l'essentiel.

 

Retour à l'Opéra pour voir le programme Balanchine/Millepied. Trois ballets, avec en ouverture du Balanchine. Le public Lyonnais est peu habitué à ce genre de production qu'il juge parfois un peu trop classique. Après cela, deux pièces de celui qui a dansé au New-York City Ballet, Benjamin Millepied.

 

Concerto Barocco est une pièce que j'apprécie beaucoup. Elle vous laisse un sentiment de joie très fort. Là ce ne fut pas le cas... Aïe les yeux, qu'il est difficile de danser du Balanchine quand on n'en a pas l'habitude. Ces danseurs de l'Opéra de Lyon que j'ai pu apprécier dans d'autres pièces les saisons précédentes n'ont trouvé que peu de grâce à mes yeux. Leurs corps très athlétiques m'ont parfois gênée. Une danseuse a eu soudaine des réminiscences de classique un peu trop fortes, avec des mains très maniérées, ce qu'on ne trouve pas dans le style Balanchine, qui est plus pur. Souvent il y a trop de bras, cela manque de fraîcheur. La chorégraphie de Balanchine n'en est pas déformée et on apprécie ces lignes, ces courbes et diagonales qui se mêlent et s'entremêlent avec un certain génie. La pièce ne prend pas une ride, mais demanderait juste à être exécutée avec plus de rigueur technique.Je trouve qu'il y a souvent un manque de prise de risque et que ça manque de danse. Dans le pas de deux, les hauts du buste sont très en place et cela prend un peu plus de rythme.

Ce premier ballet offre un spectacle mitigé, on attend donc la suite avec impatience.

 

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J'ai été beaucoup plus enchantée par Sarabande de Benjamin Millepied. Il y a dans cette pièce une souplesse permanente du geste. Les mouvements rebondissent dans l'espace. C'est très léger et fluide. Sur scène, il y a un violoniste et un flûtiste et il s'établit un dialogue très réel entre le danseur et les musiciens. Les gestes sont les notes du danseur et c'est très lisible dans l'espace scénique. Les mouvements de ces garçons sont très ondulatoires, avec le son de la flûte, cela donne encore plus de rondeur. Les quatre danseurs sont admirables, j'aime leur façon de danser, chacune différente, mais pas moins intéressante. Mon coup de coeur va à ce jeune brun (grrrr ne pas connaître les noms des danseurs...) deuxième en partant de la gauche sur la photo des saluts. Les costumes sont sobres, mais colorés avec ces chemises à carreaux, qui me font penser au décor d' Amoveo.

Ce ballet c'est comme un jeu, on entre sur la scène, on raconte une histoire en prenant appui sur le violon ou la flûte. Les regards sont complices, entre les danseurs mais aussi avec les musiciens.  On joue sur les contrepoids, sur les rythmes. On est ébloui par cette explosion généreuse. Ça saute, c'est très suspendu et musical.

C'est une jolie pièce, où Millepied renforce un peu plus un style souple et fluide, une chorégraphie qui est riche si on regarde le ou les danseurs, mais qui manque peut être encore un peu de chorégraphie dans l'espace.

 

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C'est la dernière pièce qui est la plus attendue. Création de Millepied en 2011 pour le Pensylvania Ballet, il remonte pour le ballet de Lyon This part is darkness. Rien que le titre m'emballe, moi. J'ai adoré cette pièce. C'est plein de poésie comme cette étreinte de ce couple qui entre sur scène au début. Il y a beaucoup d'intensité, sans cacher une certaine mélancolie. Une angoisse se fait sentir, une inquiétude. C'est tactile, on a peur de perdre le contact avec l'autre. C'est ce qui permet de construire la chorégraphie de cette première partie. L'atmosphère n'est pas lugubre, on est plutôt dans un spleen qui se décline en différentes danses sur les couples ou les groupes qui sont sur scène.

La deuxième partie est plus pétillante. Sur une musique qui me plaît beaucoup, car pleine de percussions, de nouveau on retrouve une danse et des gestes très rebondis. L'espace est traversé par des sauts écarts, poings fermés. Cela monte en puissance et la chorégraphie se multiplie avec un dispositif de vidéos.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce ballet. Il y a une certaine élégance, on trouve une vraie chorégraphie, le groupe semble dans une belle osmose et adhère au projet avec un enthousiasme non dissimulé. J'ai adoré la musique et les rythmes qu'elle permettait de produire.

 

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Le week end s'achève sur cette jolie note de danse. JoPrincesse et moi partons en direction de la gare pour rentrer, tandis que E*** attend sagement Millepied pour dédicacer nos programmes ! Merci beaucoup pour la jolie signature ! Rendez-vous en juin pour le prochain week end AROP à Marseille !

Merci à Marion et Xavier pour l'organisation et la bonne humeur !

 

Concerto Barocco
Chorégraphie : George Balanchine - © The George Balachine Trust

Musique : Jean-Sébastien Bach

Répétitions : Nanette Glushak
Sarabande
Chorégraphie : Benjamin Millepied

Musique : Jean-Sébastien Bach

Costumes : Paul Cox

Lumières : Roderick Murray

Répétitions : Charlie Hodges
This part in Darkness
Chorégraphie : Benjamin Millepied

Musique : David Lang

Costumes : Paul Cox

Lumières : Roderick Murray

Vidéo : Olivier Simola

Répétitions : Charlie Hodges  
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